Navarino

À hauteur de la rue Saint-Viateur, le café Navarino raconte et colore l’Avenue du Parc depuis 1962. Cette ancienne boulangerie grecque est une adresse incontournable du quartier. Venue d’abord y briser la solitude, ensuite y prendre ma pause lunch, pour finalement y bavarder avec des amis, il est un point stratégique de ma carte mentale de Montréal. Un jour, un habitué me siffle à l’oreille qu’il fermera définitivement d’ici « une coupe » de semaines. Démarre alors une série graphique et photographique pour garder traces des lieux.

Ce travail prendra part à l’exposition Relevés sentimentauxhttps://maisondelarchitecture.ca/projet/releves-sentimentaux-copy/ – organisée par la Maison de l’Architecture du Québec et fera l’objet d’une publication – https://maisondelarchitecture.ca/projet/releves-sentimentaux/.

À l’exception des scènes extérieures, tous les dessins sont réalisés in situ, de bon matin avant l’heure de pointe, entre deux encas au midi ou après la débauche du soir, avec un café et une pâtisserie en coin de table. De longues immersions ont permis de saisir l’atmosphère des lieux. Le choix de l’outil graphique s’est porté sur le stylo fin à encre noire. La répétition de hachures plus ou moins denses dessine la lumière. Des aplats au crayon graphite rendent la profondeur des espace.

Le dernier jour d’ouverture est l’occasion d’une série de clichés. L’intention photographique se focalise sur les détails de sorte que la figuration de l’atmosphère d’ensemble reste libre d’interprétation. Le noir et blanc du dessin inscrit le café dans une temporalité passée tandis que la couleur de la photographie saisit le lieux à un instant t du présent.

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