Mémoire de fin d’études
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Aux origines de ce mémoire : Tourcoing, ville natale.
Cette ville du Nord de la France est l’héritière d’une industrie textile prospère au XXe siècle. En témoignent les anciennes filatures jalonnant les chaussées. Pas moins de trois générations familiales m’ont conté ce passé glorieux. La concurrence étrangère du début des années 90 aura raison des dernières usines en production.
Aujourd’hui ne restent que quelques architectures persistantes. Le bruit des métiers à tisser a fait place au silence des friches urbaines.
« Such urban space, which I will denote by the French expression terrain vague, assumes the status of fascination, the most solvent sign with which to indicate what cities are and what our experience of them is.»
Solà-Morales i Rubió, I. (1995), Terrain vague. Anyplace, Page119
L’expression ‘terrain vague’ est explicite du caractère bivalent des espaces en friche. Ces territoires balancent simultanément entre un état de flou, de vide, de perte fonctionnelle, et celui d’un champ d’action totalement libre, à l’infinie poésie, doté d’un sol propice à la biodiversité et des promesses de vivre autrement la ville. Ils sont la rencontre de dualismes contraires tels que la vie et la mort, la sédimentation et l’érosion, ou encore le passé révolu et le futur en attente.
Et à Montréal ?
Ici les friches urbaines font les cartes postales en vitrine des commerces. À force de promenades et de rencontres, l’idée que ce paysage contienne des réalités intrinsèques de l’urbanité montréalaise fait surface… Émerge alors la question suivante :
En quoi les friches urbaines sont-elles un monument de la ville de Montréal ?
Pour y répondre, le mémoire s’est bâti sur une iconographie récoltée à vélo, carnet de croquis en poche…
… et appareil photo en bandouillère, le regard attentif à la lumière, aux espaces et leurs limites, à la matérialité, aux couleurs et à l’expression du temps.
Voici un aperçu des terrains arpentés…
